2me semestre 2010

Publié le par Christiane


Me revoilà à Assiout pour entamer la dernière ligne droite avant les grandes vacances... et le départ d'Egypte. Heureusement que j'étais en forme ! La reprise s'est faite dans la confusion la plus totale. Les horaires des écoles avaient changé, les cours des professeurs avaient été déplacés, l'école de Mme Georgette avait réinséré des récréations afin de pouvoir faire participer les élèves au concours de danse des écoles du Synode qui va avoir lieu à la fin de mars, donc un bazar total ! Et la dessus, certains professeurs, toujours les mêmes, n'étaient pas venus au cours car je ne leur avais pas téléphoné personnellement pour leur dire qu'ils reprenaient ! Il a fallu un bon bout de temps avant que je ne recueille toutes les informations sur les changements d'horaire, et en attendant je me cassais le nez devant des portes de classes qui n'avaient pas cours de français.

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DSCN0532 Bon, depuis le rythme a repris, mais sans enthousiasme. Les professeurs sont désabusés, leur nombre de cours a été augmenté, toujours avec des classes surchargées, certainement pour faire des économies; de plus ils sont mobilisés pour les répétitions de danse et autres activités, et tout cela sans conséquence sur leur salaire. Un vrai problème. Donc je me trouve face à des professeurs fatigués, qui sont peu enthousiastes sur le supplément de travail que je leur donne -en tout cas pour un bon tiers, et à qui il faut répéter le b-a ba du français à chaque retour de vacances.

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J'ai commencé le cours aux candidats à l'immigration. J'ai limité mes cours à une seule classe et à 14 les participants pour pouvoir les faire progresser rapidement.

 

Mais il y a eu plus de 40 demandes. J'ai refusé la proposition de ma collègue de faire un deuxième cours car je ne tiens pas à passer toutes mes soirées à enseigner et de plus je n'aurais plus le temps de m'occuper de mes "anciens" étudiants. J'ai déjà eu du mal à faire accepter des horaires corrects, c'est à dire de 17h 30 à 19h 30, car ici même les cours sont aussi du soir. Pour résoudre le problème de la liste d'attente, j'ai demandé à une étudiante d'assister à mes cours pour savoir si elle serait capable de prendre le relais auprès des autres. Cela se pourrait bien, elle va y réfléchir.

En attendant, je suis encore étonnée que des adultes, comme les élèves, attendent que je leur donne une liste de mots traduits en arabe. Ils sont complètement désarçonnés par ma méthode d'enseignement qui les oblige à réfléchir, à deviner un mot inconnu, alors qu'ils espèrent qu'un copain va leur donner la traduction. Pour le moment, ils sont encore complètement bloqués par un mot qu'ils ne comprennent pas, même s'ils connaissent tous les autres. Ici, l'apprentissage des langues étrangères se fait en apprenant par cœur des listes de mots. J'ai beau expliquer aux professeurs qu'un mot nouveau doit être employé dans une phrase, rien n'y fait, je vois toujours des noms, sans articles, des verbes avec un v devant, écrits sur le tableau avec la traduction à côté. Même dans les livres de français pour les plus petits, les professeurs leur font écrire la traduction sous le dessin ! Il paraît que ce sont les parents qui le demandent !

Ce cours pose au directeur le problème de la sécurité dans l'établissement. Il craint que des perturbateurs se glissent parmi les jeunes et se cachent dans les coursives pour venir nous attaquer la nuit venue, nous pauvres femmes isolées ! Et tous les soirs, il téléphone pour savoir si tout va bien.

 

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Deir el Mouharak mars 09 (8)Petite ballade avec M. Bolos au monastère Mouharak, à une trentaine de kilomètres au nord d'Assiout. Nous devions y aller l'an dernier à la même époque mais nous avions dû annuler au dernier moment car nous avions appris que les monastères sont fermés au public pendant le carême. Mais depuis, j'ai su que les monastères restent ouverts aux étrangers !

Nous sommes donc partis tôt en minibus vers la ville la plus proche; El Qusiya, puis en taxi pour le monastère. C'est, dit-on, le monastère le plus riche d'Egypte. Toutes les terres sur des kilomètres aux environs lui appartiennent, le village construit derrière aussi. Il a plusieurs villas et immeubles à Assiout plus un hôpital derrière notre école. Et certainement d'autres biens aux alentours de la ville. Et cette richesse se constate dès l'entrée. Une immense muraille, percée d'une seule porte majestueuse, entoure le monastère.

Deir el Mouharak mars 09 (37)Deir-el-Mouharak-mars-09--35-.JPGA l'intérieur, on traverse une large esplanade conçue pour recevoir les pèlerins, bordée de boutiques qui proposent mille souvenirs religieux, de ceux que j'aime, de buvettes, de petites supérettes, tout un commerce au chômage en cette période. Puis deuxième muraille, moins impressionnante que la première, protégeant la partie églises et logements des moines. Et quels logements ! D'abord une villa d'un autre temps au centre, des immeubles tout aussi beaux tout autour de l'ancienne église et de la tour de gué, un jardin d'agrément et un potager magnifiques.

Pas de béton comme dans les autres monastère visités, que de l'ancien, prestigieux. Quelle impression d'être là, sans un bruit sinon celui des oiseaux et sans voir âme qui vive. Ah si, au sortir de l'ancienne église datant du 5e siècle, nous avons croisé un jeune moine, qui nous a dit que "puisque nous avions visité Deir el Mouharak mars 09 (15)Deir el Mouharak mars 09 (27)

Deir el Mouharak mars 09 (34)l'église, nous pouvions partir !" d'un ton qui aurait dû nous faire peur ! Nous avons pris notre temps pour déambuler sous les arbres et admirer la beauté du lieu et profiter du calme.

Deir el Mouharak mars 09 (16)Deir el Mouharak mars 09 (26)Ensuite petit tour dans le village derrière, et retour à la ville que l'on a arpentée en tous sens. Visite du marché, ou chacun voulait que je le photographie, du parking aux chevaux, achat de fruits et légumes pour le déjeuner et retour à Assiout, un peu déçue quand même de cette visite, dénuée d'interêt... sinon celui de constater la richesse de ce monastère et son influence sur son environnement.

Quelques regards sur la ville, et quelques témoignages du passé !

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